Association Européenne des Jeunes Entrepreneurs

Attaquer Strasbourg, c’est affaiblir l’Europe !

Écrit par Jean-Baptiste Horhant le . Publié dans Parlement

L’Association européenne des jeunes entrepreneurs, reposant sur l’action citoyenne, l’indépendance et la neutralité politique, vous présente ses arguments sur la question du siège du Parlement européen.

Il s’agit d’un rappel particulièrement important, à la veille d’élections européennes cruciales. Malgré la crise actuelle, certains élus continuent malgré tout à perdre temps de travail et énergie pour cette question résolue durablement par la législation, confortée par l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne du 13 décembre 2012.

Nous, représentants de la société civile et des entrepreneurs, appelons l’ensemble des députés européens à enfin consacrer leurs moyens et force de conviction aux problématiques réelles : emploi, pouvoir d’achat, croissance, immigration, et ainsi à renouer l’affect entre citoyens et Europe ! 

1. Attaquer Strasbourg, c’est affaiblir l’Europe.

Une offensive contre Strasbourg se dirige contre la construction européenne, son histoire, le principe de diversité géographique de ses institutions. Parvenir à concentrer toutes les institutions à Bruxelles permettrait aux europhobes de stigmatiser encore davantage une «eurocratie» toute puissante éloignée des citoyens. Strasbourg n’est pas seulement un symbole du passé, mais aussi des valeurs communes et exigeantes créées à partir de ce passé douloureux européen : démocratie, droits de l’homme et État de droit.

2. Coûts financiers et empreinte carbone du siège surestimés par les Anti-Strasbourg.

Les anti-Strasbourg, depuis plusieurs années, multiplient les études et rapports concluant à des coûts différents, souvent contradictoires, et tous surévalués (entre 180 et plus de 200 millions d’euros et près de 20 000 tonnes de CO2). L’AEJE a consacré un rapport publié en février 2012, pour étudier et dénoncer les références et la méthodologie employées. Documents budgétaires de la COCOBU à l’appui, notre association a montré que le coût annuel du siège s’élève à 51,5 millions d’euros et le coût environnemental à 4199 tonnes de CO2. Par ailleurs, le Secrétariat Général du Parlement européen a actualisé ses données pour l’année 2011 en confortant Strasbourg comme émetteur le plus faible en empreinte carbone : 3250 tonnes de CO², soit une baisse de 22,3% pour Strasbourg entre 2010 et 2011, contre 4,3% pour l’ensemble du PE.

3. Ne pas réduire une institution à son seul coût de fonctionnement.

La bataille du siège est trop souvent réduite à la question des coûts. Toute institution a un coût de construction, d’entretien, de fonctionnement. Il n’est rien de plus dangereux que de se concentrer sur le coût d’une institution, quelle qu’elle soit. C’est une remise en cause du principe même de démocratie et de fonctionnement d’un Etat, ici de l’Union européenne. Du populisme poussant vers l’extrémisme et la remise en question de la démocratie.

 

4. Accorder au PE le droit de décider de son siège constituerait un pouvoir exorbitant.

Au cours de l’audition AFCO du 27 mai 2013, à Bruxelles, l’expert européen, Olivier Costa – pourtant peu favorable à la « dispersion » des lieux de travail du Parlement- a démontré qu’un nombre très réduit de pratiques ou Constitutions nationales dans le monde accordent à leur parlement le privilège de décider du lieu de son siège : « Rien dans la théorie des régimes ou les approches théoriques de l’UE ne permet de dire que, a priori, le PE devrait avoir le droit de décider seul de son siège ».

5. Il est erroné de prétendre que le coût du siège de Strasbourg se traduirait en économie nette en cas de transfert à Bruxelles.

Le transfert vers Bruxelles ne générerait aucune économie du fait que les locaux vides à Strasbourg continueraient de devoir être entretenus par le PE, ou plus généralement par l’UE.Ces bâtiments vides resteront dans le parc immobilier du PE ou des institutions européennes, avec leurs coûts de maintenance, d’entretien et de gardiennage, voire d’obsolescence accélérée s’ils restent vacants sur une longue période.

 

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Tags: AEJE Parlement européen Strasbourg Lobbying Vérités Légitimité

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